Musique électronique

Définit la musique composée entre 1952 et 1960 à partir de sons synthétiques d’origine électro-acoustique provenant de générateurs sinusoïdaux.  Dès 1906, les Américains Thaddeus Cahill avec un premier instrument électronique le Telharmonium et Lee de Forest  avec la production de fréquences sonores à partir d'une lampe à triode avaient exploité les ressources de l'électricité productrice de sons. Le Thérémine de Léon Thérémine (1919) ou l'Onde Martenot du Français Maurice Martenot (1928) jusqu'aux synthétiseurs actuels exploitent ces mêmes ressources.  Aux côtés des initiateurs le compositeur et critique musical Herbert Eimert, le physicien et phonéticien Werner Meyer-Eppler (créateur de l'expression Musique électronique dans son livre Elektrische Klangerzeugung paru en 1949), de l'acousticien Robert Beyer, tous liés au Studio de la NWDR (NordWestDeuscher Rindfunk) de Cologne fondé en 1953 (dissous en 1999), le compositeur Stockhausen demeure le principal représentant de la musique électronique à ses débuts. Concurremment aux travaux parisiens de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, initiateurs de la musique concrète,  l'équipe du studio de Cologne diffuse ses premières Etudes à partir de sons de synthèse. De retour du studio parisien, Stockhausen produit à son tour ses premières études électroniques avant de composer, en 1956, l'œuvre emblématique de la musique électronique Gesang der Jünglinge (Chant des adolescents), conçue pour plusieurs séries de haut-parleurs. Stockhausen mixte la voix d'un jeune garçon récitant un extrait du Livre de Daniel - Cantique des jeunes gens dans la fournaise et des sons électroniques : ce mélange de musique concrète et de musique électronique associé à la spatialisation du son (sons tournants entre cinq haut-parleurs) est à la fois fondateur de la musique Musique électroacoustique et de la spatialisation musicale.
La musique électronique abandonnera le studio pour évoluer au début des années 60 vers des instruments à clavier comme le synthétiseur comme le Buchla (1963) de Morton Subotnik et surtout le le Moog synthetiseur de l'Américain Robert Moog (1964) dont le disque de son collaborateur Walter Carlos Switched-on Bach (1969) rencontrera un énorme succès populaire. L'association de la musique électronique à des œuvres baroques lui donna ses lettres de noblesse. Dès lors, des groupes des courants populaires (Emerson Lake and Palmer, les Pink Floyd...) s'emparèrent de cet instrument à tout faire : le synthé. En dehors de quelques incursions occasionnelles (Herbie Hancock, Chick Corea...), le jazz boudera le synthétiseur. Seul, le jazz fusion qui fait feu de tout bois y aura recours. En revanche, le rock synthétique, la pop synthétique,  la techno-pop s'empareront des sons du synthé, celui-ci offrant à partir des années 70 une palette sonore enrichie dont la techno et ses courants dérivés profiteront plus largement encore. Le courant s'est tellement diffusé que l'on regroupe plus volontiers ces musiques sous le terme générique : Les musiques électroniques.
Consultez http://sonhors.free.fr/panorama/sonhors8.htm
1 KYROU Ariel, Techno rebelle, Un siècle de musiques électroniques, Denoël 2002
1 SHAPIRO Peter, YOUNG Rob, REYNOLDS Simon, ESHUN Kodwo, Modulations, Une histoire de la musique électronique, Alia, 2004

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